Le remake de 2005 est peut-être l’ultime incarnation de l’héritage de King Kong, à la fois dans l’étude du gorille géant et dans la volonté d’offrir la quintessence du film d’aventures. Pour Jackson, c’est aussi un retour à ses propres origines. La radicalité du long-métrage, notamment dans la représentation de la violence, rappelle le style de Jackson à l’époque de Braindead. Certes le film respecte le déroulé de son aîné, mais il tente de démultiplier les possibilités visuelles et narratives que permettent le cadre et l’époque pour offrir un immense témoignage d’amour aux pulp fiction et une synthèse de 70 ans de cinéma d’aventures.
Au-delà de leurs qualités intrinsèques, ces trois versions de King Kong représentent un formidable témoignage de l’évolution du cinéma hollywoodien. Chaque film est à sa manière un témoin à la fois de son époque et de l’état de l’industrie cinématographique. Véritable créature de cinéma, Kong s’est imposé comme l’une des figures les plus populaires du récit d’aventures, et de la pop culture en général. Un succès que l’on doit avant tout, même s’il a vécu bien d’autres aventures sur le grand et le petit écran, à ces 3 films fondateurs.
Vladimir Delmotte