Ce 12 février, nous célébrons le Darwin Day. Situation sanitaire oblige, Réjouisciences et la BiLA ont été contraints de reporter à l’année prochaine la programmation grand public prévue pour l’occasion. La BiLA vous propose néanmoins de découvrir, grâce à l’excellent livre de Philippe Clermont, Darwinisme et littérature de science-fiction, les liens entre théorie de l’évolution et SF. Bonne lecture !
Une théorie révolutionnaire
Publié en 1859, L’origine des espèce de Charles Darwin révolutionne les sciences et la vision du vivant. Pour en résumer les traits les plus saillants, le darwinisme se base sur une série de concepts qui, mis en commun, proposent une théorie générale sur la transformation du vivant. Le principal concept est certainement celui d’évolution. Celui-ci stipule que les espèces ne sont pas figées mais se modifient au fil du temps par la variation. En effet, chez les espèces apparaissent, de manière fortuite, des variations génétiques. En fonction des avantages ou désavantages qu’elles présentent, ces variations vont être plus ou moins favorisées par le milieu naturel : c’est la sélection naturelle. De variations en variations, l’espèce va ainsi évoluer. Sur la base de cette théorie, Darwin postule également que toutes les espèces découlent d’un même ancêtre commun. On comprend le caractère révolutionnaire d’une telle théorie puisqu’elle remet en cause à la fois le créationnisme et l’idée de prééminence de l’Homme sur les autres espèces.
S’il est un genre qui pouvait puiser dans le darwinisme une matière propre à alimenter ses fictions, c’est bien la science-fiction.
Quelques précurseurs
Un succès continu
Après ces débuts prometteurs, l’influence du darwinisme se ressentira tout au long de l’histoire de la science-fiction. Parmi les auteurs de la première moitié du XXe siècle, citons Arthur Conan Doyle et son célèbre Monde perdu (1912). Le récit met en scène le Professeur Challenger. Ce personnage haut en couleurs sera le héros de 5 romans du célèbre créateur de Sherlock Holmes. Scientifique colérique et grossier, il est néanmoins présenté comme un spécialiste de l’évolution, signe évident que les théories darwiniennes sont alors bien implantées en Angleterre. Si Le Monde perdu part d’un postulat scientifiquement erroné, Conan
Un terreau fertile : la Hard science-fiction
S’il est un sous-genre de la SF où les théories darwinistes ont pu se développer, c’est certainement dans celui de la Hard science-fiction. Il se caractérise par des intrigues et des univers extrêmement fidèles aux connaissances scientifiques et une recherche poussée de vraisemblance. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le développement de la génétique ouvrira de nombreuses portes à l’imaginaire des auteurs.
Pour aller plus loin
Ce rapide parcours montre la prégnance du darwinisme et de la théorie de l’évolution dans l’histoire de la SF. Du merveilleux scientifique de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’aux récits de Hard SF contemporains, cette théorie scientifique a accompagné et alimenté l’imaginaire des auteurs de science-fiction. Pour prolonger cette présentation, vous trouverez ici une sélection de romans et une sélection de films qui mêlent science-fiction et évolution. Ces documents, parfois méconnus ou oubliés, sont disponibles à la Bibliothèque des Littératures d’Aventures (BiLA).